Située à 600 kilomètres au sud d'Alger, Ghardaïa est l'une des portes du désert algérien. La capitale de la vallée du M'Zab vaut le détour. Voici quelques lieux à visiter à Ghardaïa et sa région.
Souk Ghardaïa
Le marché de Ghardaïa est un lieu emblématique de la ville. Plusieurs entrées permettent d’accéder à ce lieu de négoce fondé vers 1884, à deux pas du Ksar Ghardaïa, l’une des cinq citées fortifiées qui forment aujourd'hui la pentapole de Ghardaïa. Vous y trouverez des tapis qui font la renommée de la région, des objets traditionnels mais aussi de la nourriture dont le fameux thé local Tikerwait, les cachuètes produites dans la région et des dattes des palmeraies avoisinantes. Il y a de quoi faire et de quoi acheter dans les stands situés en plein milieu de la place mais aussi dans les échoppes sous les arcades qui entourent le marché et les ruelles adjacentes.
Ksar Beni Isguen
C’est également l’un des cinq ksours (citées fortifiées) de Ghardaïa. Il a été fondé en 1051 par des réfugiés ibadites, un courant minoritaire de l'islam. Comme pour les quatre autres ksars, l’entrée dans ces villes vieilles est réglementée par les associations d’habitants. Le mode de vie des mozabites, la communauté berbérophone ibadite qui vit dans ces citées, est régie par plusieurs règles que les visiteurs se doivent de respecter. Il est interdit de s’asseoir dans les ruelles, de fumer, il faut être vêtu correctement (pas de short) et ne pas importuner les habitants en les prenant en photo sans leur autorisation. A l’entrée de chaque ksar un bureau permet aux associations de créer des groupes de visiteurs qui seront guidés par un membre de la communauté. Les hommes de la communauté mozabite sont reconnaissables à leur pantalons bouffants et leur chéchia blanche sur la tête. Les femmes mozabites mariées se vêtissent d'un long tissu en laine blanche, le haïk, qui ne laisse apparaître qu'un seul oeil.
Ksar Tafilelt
Le ksar de Tafilelt est en quelque sorte une prolongation du ksar de Beni Isguen. C’est pour répondre aux besoin en logement de la population que la fondation Amidoul a initié ce projet inédit. A son origine, il y a un homme : le professeur Ahmed Nouh (sur la photo si-dessous). Tafilelt a été pensé sur un modèle écologique. Il se situe sur un versant d’une colline non loin de Beni Isguen. Chaque habitant a mis la main à la pâte en participant aux travaux tout en ne sachant pas quelle maison il allait habiter. Il s’agit donc d’un travail collaboratif qui respecte aussi les contraintes environnementales et inhérentes à la vie en zone saharienne. Tafilelt dispose de son parc animalier, d’un parc de jeux pour enfant et d'une belle vue sur le coucher de soleil !
Système ancestral de partage des eaux pluviales
Des hommes de foi mais aussi des hommes de sciences. Voilà comment on peut qualifier les cheikhs Ba Mhamed Abou Sahaba et Hammou Oulhadj à l’origine du système ingénieux de partage des eaux pluviales qui est toujours utilisé des siècles après son invention.
Le premier a pensé ce système en 1273 et le second l'a peaufiné en 1707 avec pour objectif de récupérer les eaux du oued Mzab durant les courtes périodes de pluie (parfois cinq jours par an). Le système permet d'irriguer équitablement les jardins de la palmeraie où vivent les habitants du ksar de Ghardaïa durant l'été mais aussi d'alimenter la nappe phréatique et les puits et ainsi éviter l'évaporation précoce de cette ressource précieuse.
Metlili : la ville des Chaâmbas
A une quarantaine de kilomètres au sud de Ghardaïa, se trouve Metlili, une ville connue pour sa palmeraie de douze kilomètres étalée entre deux pans de montagnes et son ksar, classé au patrimoine national algérien en 1982. C’est une des étapes pour comprendre la région et ses habitants : les Chaâmbas, une tribu arabophone de rite malékite. A visiter absolument : son musée, son ksar et son mausolée perché sur une des montagnes. Pour l'atteindre, il faudra gravir 260 marches mais vous aurez comme récompense, une vue sur toute la vallée et un coucher de soleil aux couleurs flamboyantes.
Tradition culinaire
Surtout ne repartez pas de Ghardaïa sans avoir goûté quelques mets locaux dont la Maïnama : la viande rouge ou blanche bien épicée qui est cuite sur la braise. La Kamariya, un fromage de chèvre local, ainsi que la Tadiba, une pâte très nourrissante à base de beurre clarifié et de dattes, valent également le détour.
Comment s’y rendre ?
Vous pouvez aller à Ghardaïa par route, en bus et en voiture. Le trajet depuis Alger dure environ huit heures. Vous pouvez aussi prendre les vols de la compagnie nationale Air Algérie. Depuis Alger, la durée du vol est d'une heure trente. A Ghardaïa, vous pourrez vous déplacer facilement en taxis collectifs.
Où loger ?
L'hôtel M'zab qui a été conçu par l'architecte Fernand Pouillon a réouvert en novembre 2021 après plusieurs années de rénovation. Vous avez aussi l'hôtel Belvedere, qui se trouve dans le nord de la ville. Ghardaïa et sa régions disposent aussi de plusieurs maisons d'hôtes gérées par des habitants. Pensez bien à réserver à l'avance durant la saison haute (entre octobre et avril), surtout lors des vacances de fin d'année.